Comment bien faire sécher une plante : mes conseils pour préserver les bienfaits des plantes

Faire sécher une plante paraît simple à première vue, mais pour en conserver tous les arômes, les principes actifs et parfois même les couleurs, quelques règles essentielles sont à respecter. La manière dont on procède peut faire toute la différence entre une plante médicinale active et une matière végétale sans intérêt. Alors si vous vous demandez comment bien faire sécher une plante sans qu’elle perde son efficacité ou qu’elle développe de la moisissure, cet article est pour vous !

Comment sécher une plante trop humide ?

Il arrive souvent que l’on récolte des plantes après une pluie légère ou au petit matin, encore chargées d’humidité. Dans ce cas, il est crucial d’agir vite pour éviter la fermentation. Une plante trop humide doit d’abord être étalée en couche très fine sur un tissu naturel ou une grille, dans un endroit sec et ventilé, mais sans exposition directe au soleil. L’idée est de favoriser un séchage lent et progressif tout en empêchant la stagnation de l’eau qui favoriserait le développement de moisissures. 

Un courant d’air naturel ou un ventilateur doux peut aider, surtout si l’air ambiant est chargé d’humidité. 

On oublie souvent que l’humidité ne vient pas que de la plante mais aussi de la pièce dans laquelle elle est entreposée. Il est donc utile de surveiller l’hygrométrie, notamment si vous faites sécher vos plantes en appartement ou en cave.

Comment puis-je faire sécher des feuilles rapidement ?

Dans certains cas, on cherche à accélérer le séchage des feuilles, soit parce qu’on en a besoin rapidement soit parce qu’on craint qu’elles se dégradent. La solution la plus douce et la plus efficace reste l’usage d’un déshydrateur à température basse, autour de 35 à 40°C. Cela permet de préserver les huiles essentielles et les principes actifs sans les altérer. 

Si vous n’avez pas de déshydrateur, vous pouvez utiliser un four entrouvert à température très basse en prenant soin de retourner les feuilles régulièrement et de rester à proximité pour éviter qu’elles ne brunissent ou ne se dessèchent trop vite.

Autre astuce simple mais efficace : suspendre de petits bouquets de feuilles dans un endroit sec et sombre. La clé est la circulation de l’air. Trop de feuilles entassées = mauvaise ventilation = dégradation. Mieux vaut peu de volume bien espacé qu’un gros paquet humide et compact.

Comment faire sécher des fleurs sans perdre leur couleur ?

C’est une question délicate car certaines fleurs, une fois séchées, deviennent ternes ou brunes. Pourtant, il est possible de préserver les couleurs naturelles si l’on respecte quelques principes. La lumière est le premier ennemi. Pour conserver les pigments, il faut sécher les fleurs à l’abri du soleil et surtout à température modérée. Trop de chaleur brûle les pigments et abîme la texture.

L’idéal est d’installer les fleurs tête en bas, suspendues sur une ficelle dans une pièce sombre et aérée. Vous pouvez aussi les poser à plat sur un tamis ou du papier kraft, en les espaçant bien. Certaines personnes glissent même des fleurs entre deux feuilles de papier absorbant avec un poids par-dessus, une méthode proche de celle de l’herbier, qui permet de figer la forme et la couleur pour un usage décoratif ou artistique.

Les fleurs les plus fragiles, comme la lavande ou les pétales de rose, gagnent à être séchées doucement avec le moins de manipulation possible. Il ne faut jamais les retourner ni les comprimer, sinon elles perdent leur forme et leur parfum.

Comment déshumidifier une plante ?

Quand on parle de déshumidifier une plante, il s’agit en réalité de retirer l’excès d’eau présent dans ses tissus pour éviter tout risque de fermentation. Ce n’est pas une opération brutale mais progressive. Elle commence dès la récolte. Cueillez vos plantes par temps sec, en fin de matinée lorsque la rosée s’est évaporée. Ensuite, pour aider à cette déshumidification naturelle, placez les plantes dans un espace sec, aéré et tempéré, sans soleil direct.

On peut aussi utiliser du papier journal ou du papier kraft sous les plantes pour absorber l’humidité résiduelle. Si l’air ambiant est humide (ce qui est fréquent en automne ou au printemps), vous pouvez placer un dessiccateur naturel, comme de l’argile sèche ou du gros sel, dans la pièce. Il ne s’agit pas ici de les mettre au contact des plantes, mais simplement d’assainir l’atmosphère environnante.

Enfin, évitez les contenants fermés durant la phase de séchage. Enfermer une plante humide dans une boîte, même en carton, revient à la condamner à pourrir.

Bien faire sécher une plante, c’est en réalité la respecter. C’est aussi préserver toute la richesse de ses principes actifs, son goût, son parfum, sa couleur. Un bon séchage est un acte patient, minutieux et profondément gratifiant. C’est ce soin-là, ce respect du végétal, qui fera que votre tisane, votre baume ou votre macérât sera réellement efficace.

L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !

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L'Herboristerie du Dr. Sammut

Cet article a été vérifié par le Docteur en pharmacie et herboriste Paul Sammut.

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