Sommaire
Une plante qui sent bon les dieux… et les superstitions !
Le mot basilic vient du grec ancien basilikos, qui signifie « royal ». Rien d’étonnant, quand on découvre que cette plante était autrefois réservée aux élites. En Égypte antique, elle accompagnait les rites funéraires et les embaumements, tandis qu’en Inde, le basilic sacré — Ocimum tenuiflorum, connu sous le nom de tulsi — était vénéré comme une incarnation vivante de la déesse Lakshmi. Ce n’est donc pas qu’un condiment : c’est un pont entre le monde matériel et le monde spirituel.
Les Romains, eux, voyaient les choses autrement : pour eux, le basilic évoquait la haine et la folie. Une plante ambiguë, donc, qui selon Pline l’Ancien, pouvait soigner ou tuer selon les intentions de celui qui la cultivait. Voilà une réputation bien contrastée pour une herbe que l’on sème aujourd’hui à la volée sur une pizza…
Pourquoi le basilic était-il associé à la royauté dans certaines cultures ?
Le basilic était associé à la royauté dans certaines cultures en raison de son nom même. Dans l’Antiquité, cette plante aromatique était considérée comme noble, précieuse et parfois difficile à cultiver, ce qui renforçait son image d’élégance et de raffinement.
En Inde, le basilic sacré était vénéré et lié aux divinités, symbole de pureté et de protection divine. En Europe, au Moyen Âge, le basilic était parfois planté dans les jardins des monastères et utilisé dans les préparations médicinales, renforçant son image de plante précieuse et spirituelle, digne des plus hauts rangs sociaux.
Le basilic a-t-il une symbolique particulière ?
Absolument !
Le basilic est une plante ambivalente : en Inde, il symbolise la pureté et la protection divine. En Italie, offrir du basilic à une femme était, au XIXe siècle, une déclaration d’amour. À l’inverse, dans certaines régions d’Europe de l’Est, il symbolisait autrefois la haine ou la malédiction, selon la manière dont il était semé ou récolté. Une dualité fascinante, qui témoigne de la richesse symbolique des plantes dans les cultures humaines.
Usages et bienfaits du basilic : du ventre à l’âme
Bien plus qu’un simple aromate, le basilic possède de nombreuses propriétés médicinales. Il est avant tout un excellent tonique digestif. Il apaise les ballonnements, facilite la digestion, soulage les nausées et les spasmes gastro-intestinaux. En infusion après les repas, il aide à retrouver un confort digestif rapide.
Son action ne s’arrête pas là : le basilic est également connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Ses feuilles contiennent des flavonoïdes qui protègent les cellules du stress oxydatif. Il est aussi légèrement sédatif, ce qui le rend utile en cas de nervosité, d’anxiété légère ou de troubles du sommeil. Son parfum seul peut suffire à détendre l’esprit.
L’huile essentielle de basilic exotique, que l’on retrouve notamment dans certaines synergies aromatiques, est très appréciée en aromathérapie pour son effet antispasmodique, tonique nerveux et antibactérien. Elle est idéale en cas de fatigue mentale ou de surmenage.
Le basilic est également bénéfique pour le système immunitaire. En médecine ayurvédique, le basilic sacré est utilisé comme adaptogène, capable de renforcer la résistance de l’organisme au stress.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
- Paul Sammut, Docteur en Pharmacie & Herboriste
Chargement du panier