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Sommaire
Une passion divine et une vengeance végétale
L’histoire de la menthe vient de la mythologie grecque et commence par une tragédie amoureuse. Minthe, une nymphe très belle, attire Hadès, le dieu des Enfers, qui tombe amoureux d’elle. Jalouse, sa femme Perséphone transforme Minthe en plante, condamnée à ramper au sol.
Pour ne pas l’oublier, Hadès lui donne un parfum puissant et frais, créant ainsi la menthe. Une autre version dit que c’est Déméter, la mère de Perséphone, qui fait cette transformation. Ce mythe relie la menthe à des émotions fortes, des changements douloureux et une renaissance.
Propriétés médicinales : une boîte à outils végétale
C’est dans ses bienfaits thérapeutiques que la menthe poivrée révèle toute sa puissance. Utilisée depuis des millénaires comme plante médicinale, elle est aujourd’hui encore au cœur de nombreuses préparations naturelles.
Sa principale vertu réside dans son action sur le système digestif. Elle soulage les ballonnements, les crampes d’estomac, les nausées, la lourdeur après les repas. C’est un tonique digestif exceptionnel, souvent recommandé sous forme d’infusion ou d’huile essentielle diluée.
Son huile essentielle, justement, est un concentré d’efficacité. Grâce au menthol, elle possède des propriétés antalgiques, antispasmodiques, antivirales, antibactériennes et légèrement anesthésiantes. Elle est très utilisée pour soulager les maux de tête : une simple goutte diluée sur les tempes ou la nuque peut offrir un soulagement rapide. Elle est aussi utile contre les douleurs musculaires, les jambes lourdes, ou encore les démangeaisons.
Sur le plan respiratoire, la menthe poivrée agit comme un décongestionnant naturel. En inhalation ou en diffusion, elle aide à dégager les voies nasales, calmer les quintes de toux et apaiser les symptômes des rhinites. En usage externe, elle peut même servir à lutter contre les bouffées de chaleur grâce à son effet rafraîchissant immédiat.
Depuis quand utilise-t-on la menthe poivrée en médecine ?
L’utilisation médicinale de la menthe remonte à l’Égypte antique, où elle était déjà mentionnée dans le papyrus Ebers, un traité médical datant de 1500 av. J.-C. Toutefois, la menthe poivrée en tant que telle, étant un hybride naturel, est plus récente. Elle a été officiellement reconnue comme espèce au XVIIe siècle en Angleterre. Très vite, elle s’est imposée dans la pharmacopée européenne, notamment pour traiter les troubles digestifs et respiratoires.
Au XVIIIe siècle, elle figure dans la Pharmacopée de Londres, et on la retrouve dans les préparations magistrales des apothicaires. En Allemagne, le célèbre médecin Sebastian Kneipp recommandait déjà les bains à la menthe pour leurs vertus tonifiantes.
Quel rôle la menthe poivrée jouait-elle dans les traditions populaires ?
La menthe poivrée occupait une place importante dans les traditions populaires. Depuis l’Antiquité, elle était utilisée dans les foyers pour rafraîchir l’air, éloigner les insectes et purifier l’espace. Son parfum puissant était associé à la propreté, à la fraîcheur et à une certaine forme de protection.
Dans la médecine populaire, on préparait des infusions ou des onguents à base de menthe poivrée pour soulager les maux de ventre, les migraines, les troubles respiratoires ou encore pour apaiser les piqûres. Elle faisait donc partie des « simples », ces plantes médicinales que les guérisseurs ou les sage-femmes utilisaient au quotidien.
La menthe poivrée était aussi liée à des croyances protectrices. Dans certaines régions d’Europe, on en plaçait des brins sous les oreillers pour favoriser le sommeil ou éloigner les cauchemars. Elle pouvait être suspendue aux portes ou brûlée comme encens pour chasser les énergies négatives ou les mauvais esprits.
La menthe poivrée est-elle utilisée dans d’autres cultures ?
Oui, la menthe poivrée, ou ses cousines proches, ont une place de choix dans de nombreuses traditions culturelles. Au Maroc, la menthe verte est un symbole d’hospitalité, et le thé à la menthe est un véritable rituel social. En médecine traditionnelle chinoise, la menthe est utilisée pour « rafraîchir le foie » et apaiser les maux de tête dus au stress. En Inde, on l’emploie dans les préparations ayurvédiques pour apaiser Pitta, le dosha du feu.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
