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Une histoire enracinée dans les traditions anciennes
Le millepertuis, ou ou Hypericum perforatum , est connu depuis l’époque gréco-romaine, où Dioscoride et Pline l’Ancien l’utilisaient pour soigner brûlures, plaies et troubles nerveux.
Mais c’est au Moyen Âge que le millepertuis devient véritablement incontournable. Cueilli autour du solstice d’été, en particulier lors de la Saint-Jean (le 24 juin), il est alors consacré comme plante protectrice par excellence et on le cueillait pour profiter de sa « puissance solaire ».
Dans les campagnes, il était aussi utilisé pour fortifier les enfants chétifs, accompagner les femmes en période post-natale ou soutenir les soldats revenant du champ de bataille. Une plante, donc, enracinée dans le soin, la lumière et la résilience.
À la Renaissance, il entre dans la médecine savante pour ses vertus cicatrisantes et calmantes. Aujourd’hui, le millepertuis reste important en phytothérapie, pour la peau et le moral.
Les bienfaits du millepertuis
Le millepertuis est surtout connu pour son action sur le système nerveux. Il est aujourd’hui largement utilisé comme antidépresseur naturel, notamment dans les cas de dépression légère à modérée, de troubles anxieux, de baisse de moral ou de fatigue nerveuse.
Il est également utile pour améliorer la qualité du sommeil, réduire l’agitation nerveuse, et retrouver un équilibre émotionnel durable. On le recommande souvent aux personnes sujettes aux troubles saisonniers, notamment en hiver, lorsque la lumière naturelle fait défaut.
En usage externe, l’huile de millepertuis est un excellent remède pour la peau. Grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et apaisantes, elle est indiquée en cas de brûlures légères, de coups de soleil, de plaies superficielles, de démangeaisons ou de douleurs musculaires. On l’utilise aussi pour masser les zones tendues ou douloureuses, notamment en cas de douleurs dorsales ou de névralgies. Cette huile est photosensibilisante, il est donc essentiel de ne pas s’exposer au soleil après application.
Le millepertuis en médecine antique
Oui, les Anciens connaissaient déjà les vertus du millepertuis.
Dioscoride et Galien le mentionnent pour ses effets cicatrisants et anti-inflammatoires. Il était utilisé pour soigner les plaies, les morsures, les fièvres, et les troubles nerveux.
Les médecins arabes du Moyen Âge, comme Avicenne, en recommandaient l’usage pour calmer les palpitations et traiter l’hystérie. Il faisait partie des plantes de base des herbiers médicinaux de l’époque.
Pourquoi le millepertuis est-il appelé “chasse-diable” ?
Le surnom de « chasse-diable » donné au millepertuis vient du Moyen Âge. On pensait que cette plante, cueillie à la Saint-Jean, possédait le pouvoir de repousser les esprits maléfiques, les influences démoniaques et les pensées sombres. On la brûlait parfois en fumigation dans les maisons ou les étables, pour éloigner les épidémies ou les malédictions. Elle était aussi portée en amulette pour protéger les enfants. Cette symbolique s’est enracinée dans la tradition populaire au point de perdurer dans certains folklores ruraux.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
- Paul Sammut, Docteur en Pharmacie & Herboriste