Passiflore : la fleur sacrée du calme et du sommeil retrouvé

La fleur de passiflore, au-delà de son apparence spectaculaire, est surtout une plante médicinale d’une grande efficacité, connue depuis des siècles pour ses effets apaisants sur le système nerveux. Derrière son élégance florale se cache une longue histoire, riche de traditions, de spiritualité et de bienfaits thérapeutiques.

Une plante venue du Nouveau Monde

La passiflore doit son nom à la Passion du Christ, en raison de l’interprétation symbolique que les missionnaires espagnols firent de sa fleur, lors de sa découverte au XVIe siècle : ses éléments évoquaient la crucifixion. Ses composants furent interprétés comme des symboles religieux : les dix pétales représentaient les apôtres fidèles (Judas et Pierre étant exclus), les filaments évoquaient la couronne d’épines, les cinq étamines les plaies du Christ, et les trois stigmates, les clous de la crucifixion. Elle symbolisait à la fois la souffrance rédemptrice et la paix intérieure, une plante médiatrice entre la douleur du monde et la quiétude divine.

De leur côté, les peuples autochtones d’Amérique l’utilisaient déjà pour ses vertus calmantes. Ainsi, la passiflore incarne la rencontre entre traditions religieuses européennes et savoirs médicinaux indigènes.

Les bienfaits de la passiflore

La passiflore est surtout connue pour son action sédative douce. Elle calme le système nerveux central sans provoquer d’accoutumance ni de somnolence excessive au réveil. Elle est particulièrement indiquée en cas de troubles du sommeil : insomnie, réveils nocturnes, difficultés d’endormissement. 

Mais la passiflore agit aussi pendant la journée. Elle est recommandée dans les cas de nervosité, de surmenage, d’irritabilité, de palpitations d’origine nerveuse ou de troubles psychosomatiques. Elle peut soulager les tensions musculaires, calmer les spasmes digestifs liés au stress, et apaiser les sensations d’oppression thoracique.

Elle est également utilisée en soutien lors de sevrages, qu’il s’agisse de tabac, d’alcool ou de somnifères, car elle aide à réduire les manifestations nerveuses liées au manque. C’est une plante adaptogène douce, qui ramène l’équilibre sans assommer.

La passiflore devient officielle

Au XIXe siècle, la passiflore fait son entrée dans les pharmacopées européennes. Elle est reconnue comme plante sédative, notamment dans le traitement de l’insomnie légère et de l’anxiété. 

Au fil des décennies, de nombreuses études ont confirmé ses effets bénéfiques sur le système nerveux. Elle est aujourd’hui inscrite dans de nombreuses pharmacopées nationales, et figure dans la liste des plantes autorisées en herboristerie. Elle est également utilisée en homéopathie et en aromathérapie sous forme de macérats ou d’extraits fluides.

La culture de la passiflore

Autrefois, la passiflore était cultivée dans les jardins, souvent près des maisons ou dans les jardins des monastères, où l’on appréciait à la fois ses vertus médicinales et sa beauté. La plante, grimpante, était installée près de treillis, palissades ou clôtures pour lui permettre de s’épanouir. Elle préfère un sol bien drainé, riche et frais, ainsi qu’une exposition ensoleillée ou mi-ombragée. La passiflore demandait peu d’entretien, mais une taille légère en fin d’hiver aidait à stimuler une nouvelle croissance au printemps.

Dans les régions plus froides, la plante était souvent cultivée en pot ou sous serre pour la protéger du gel. Cette méthode permettait aussi de récolter les feuilles et fleurs à tout moment de l’année, notamment pour préparer les remèdes traditionnels.

L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !

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L'Herboristerie du Dr. Sammut

Cet article a été vérifié par le Docteur en pharmacie et herboriste Paul Sammut.

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