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Une plante ancienne et voyageuse
Les premières traces écrites de son usage remontent à l’époque des civilisations grecque et romaine, où elle était cultivée à la fois pour ses qualités gustatives et pour ses propriétés digestives. Pline l’Ancien la mentionne dans ses écrits, et les médecins de l’époque la recommandaient pour stimuler l’appétit et soulager les troubles intestinaux.
Son origine serait asiatique ou européenne, selon les différentes sources botaniques. On la retrouve à l’état sauvage dans les montagnes d’Asie centrale et dans certaines zones tempérées d’Europe. En France, elle devient particulièrement populaire à partir du XVIe siècle, lorsqu’elle trouve une place de choix dans la cuisine bourgeoise.
Bienfaits de la ciboulette : plus qu’un simple aromate
Longtemps considérée comme un simple ajout savoureux aux plats, la ciboulette est aujourd’hui reconnue pour ses qualités nutritionnelles et médicinales. Riche en vitamines A, C et K, elle contient également des minéraux comme le calcium, le magnésium et le fer. Mais ce sont surtout ses composés soufrés, semblables à ceux de l’ail et de l’oignon, qui lui confèrent ses effets bénéfiques.
La ciboulette stimule la digestion. Elle favorise la production de sucs gastriques et soulage les troubles digestifs légers, comme les ballonnements et les nausées. Elle est également légèrement diurétique, ce qui aide à éliminer les toxines et à soutenir le bon fonctionnement des reins. Ses propriétés antiseptiques douces en font un soutien utile en cas d’infections légères ou de refroidissements passagers.
Sur le plan cardiovasculaire, la consommation régulière de ciboulette pourrait contribuer à réduire légèrement la tension artérielle et à améliorer la circulation sanguine, grâce à ses composés soufrés. Elle aide également à renforcer l’immunité, notamment lorsqu’elle est consommée crue, conservant ainsi un maximum de ses nutriments.
En usage externe, les feuilles de ciboulette fraîches, broyées, peuvent être appliquées sur des piqûres d’insectes pour apaiser les démangeaisons, bien que cela reste un usage plus rare aujourd’hui.
Pourquoi la ciboulette est-elle associée à la protection dans les traditions populaires ?
Dans plusieurs régions d’Europe, la ciboulette a longtemps été considérée comme une plante protectrice. On la plantait autour des maisons pour éloigner les maladies, les esprits malveillants et même les orages. Son odeur, bien que légère pour l’homme, était supposée repousser les énergies négatives. Elle était parfois intégrée à des bouquets suspendus au-dessus des portes, avec de l’armoise ou du laurier, pour assurer la paix du foyer. Cette fonction symbolique se retrouve aussi dans certaines fêtes rurales où elle est mêlée à des herbes bénies pour les protéger des calamités agricoles.
La ciboulette était-elle utilisée en médecine antique ?
Les usages médicinaux de la ciboulette remontent à l’Antiquité, bien que plus discrets que ceux de l’ail ou de l’oignon. Pline l’Ancien en parlait comme d’une plante digestive et tonifiante. En Chine ancienne, elle figurait dans les premiers traités de phytothérapie, notamment pour soulager les douleurs musculaires et réchauffer les organes internes. En Europe, on l’a longtemps utilisée en cataplasme sur les piqûres d’insectes ou les petites coupures, grâce à ses propriétés antiseptiques douces. Elle faisait partie des herbes dites « chaudes », capables de ranimer un corps fatigué ou de relancer une digestion paresseuse.
Pourquoi la ciboulette est-elle considérée comme une herbe de finesse en cuisine ?
Contrairement à ses cousines plus puissantes, la ciboulette est une herbe de subtilité. Elle est utilisée pour rehausser sans écraser, pour apporter une touche d’arôme sans dominer. C’est cette discrétion qui en a fait une favorite dans les cuisines aristocratiques du XVIIIe siècle, où l’on recherchait l’équilibre des saveurs. Son usage cru, juste ciselé, permettait de parfumer les mets délicats comme les œufs, les poissons ou les crèmes sans en modifier la texture ou le goût principal. On la retrouve ainsi dans de nombreuses recettes françaises, mais aussi dans les cuisines scandinaves ou russes, où elle est souvent associée à la crème fraîche et aux pommes de terre.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
- Paul Sammut, Docteur en Pharmacie & Herboriste
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