Comment créer son macérât de plante : ma méthode simple pour réussir votre préparation naturelle maison

Créer son propre macérat est une pratique ancienne et ancrée dans les traditions herboristes pour profiter de manière manière douce et accessible des principes actifs des plantes. Alors, si vous vous demandez comment créer son macérât de plante, cet article va vous accompagner pas à pas, depuis la compréhension de ce qu’est un macérât jusqu’à sa réalisation chez vous, avec des gestes simples et efficaces !

Qu’est-ce qu’un macérât de plante ?

Avant de se lancer, il est essentiel de bien comprendre ce qu’est un macérât de plante. Il s’agit d’une préparation naturelle obtenue en laissant macérer une plante fraîche ou sèche dans une huile végétale pendant plusieurs semaines. Cette macération permet à l’huile d’extraire en douceur les principes actifs liposolubles de la plante : flavonoïdes, caroténoïdes, résines, certains acides et bien d’autres composés précieux pour la peau et l’organisme.

Le macérât est non concentré comme peut l’être une huile essentielle. Il est beaucoup plus doux et peut être utilisé tel quel, sans dilution. Il est idéal pour les soins de la peau, les massages, les préparations cosmétiques, et parfois même à visée thérapeutique selon la plante utilisée. Le plus célèbre ? Le macérât de calendula, incontournable pour apaiser les irritations cutanées. Mais il existe une multitude d’autres macérâts à réaliser selon vos besoins et la saison.

Comment puis-je faire un macérât de plantes ?

Bonne nouvelle, il n’y a rien de compliqué, à condition de suivre quelques étapes cléfs. Commencez par choisir la plante que vous souhaitez utiliser, idéalement récoltée par vos soins, dans un environnement propre et sans pesticides. Vous pouvez utiliser la plante fraîche ou sèche, mais chaque version demande quelques ajustements. Avec une plante fraîche, il faudra la laisser flétrir 24 à 48h pour qu’elle perde l’excès d’eau, sinon votre macérât risque de fermenter.

Ensuite, placez la plante dans un bocal propre et stérilisé, en le remplissant sans tasser. Versez l’huile végétale jusqu’à couvrir complètement la plante. Fermez le bocal puis placez-le dans un endroit tempéré et lumineux (comme un rebord de fenêtre non ensoleillé directement) pour une durée de trois à six semaines. Chaque jour ou presque, secouez légèrement le bocal pour bien répartir les principes actifs.

Une fois le temps de macération écoulé, filtrez soigneusement votre préparation à l’aide d’un linge fin ou d’un filtre à café. Transvasez dans un flacon en verre ambré, étiquetez avec la plante, la date et l’huile utilisée, puis conservez à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Comment macérer une plante avec soin ?

Il existe deux méthodes principales : la macération solaire et la macération à chaud.

La macération solaire est la plus douce. C’est celle que l’on vient de décrire : une exposition à la lumière naturelle, sans chaleur directe, pendant plusieurs semaines. Elle convient parfaitement aux fleurs délicates, comme le souci, la pâquerette ou la lavande.

La macération à chaud, elle, consiste à chauffer doucement l’huile avec la plante à environ 40-50°C pendant quelques heures. On utilise souvent cette méthode lorsqu’on est pressé ou que l’on travaille avec des plantes très résistantes, comme certaines racines ou écorces. Il faut alors veiller à ne jamais faire bouillir l’huile pour ne pas dégrader les actifs ni créer de composés toxiques.

Quelle que soit la méthode choisie, la qualité de la plante et de l’huile est primordiale. Utilisez toujours des matières premières bio ou issues de cultures naturelles, car votre peau absorbera tout ce que vous lui appliquez.

Quelle huile utiliser pour faire un macérât ?

L’huile végétale choisie va non seulement servir de solvant, mais aussi apporter ses propres propriétés à votre macérât. Le tournesol bio est souvent utilisé car il est stable et neutre. L’huile d’olive, quant à elle, est très protectrice et idéale pour les macérâts destinés aux soins musculaires ou cutanés. Si vous avez une peau sèche et/ou mature, je vous recommande l’huile de sésame qui est excellente ! Au contraire pour les peaux mixtes à grasses préférez l’huile de jojoba !

Il faut aussi veiller à choisir une huile vierge, de première pression à froid, pour qu’elle conserve toute sa richesse en acides gras, vitamines et antioxydants. Si vous comptez utiliser le macérât sur le visage, privilégiez des huiles légères et non comédogènes, comme l’argan ou le noyau d’abricot.

Un rituel à soi, simple et précieux

Créer son macérât de plante, ce n’est pas juste faire une préparation. C’est entrer dans un rituel. Un geste lent, attentif. On regarde la plante, on l’accueille, on la laisse s’installer dans l’huile comme on prépare un nid.

Ce moment, vous pouvez le vivre seul, avec une tasse de tisane, en silence. Ou le partager avec un enfant par exemple pour transmettre et enseigner! Moi pour le coup c’est mon grand père qui m’a expliqué et j’ai encore en mémoire cette belle couleur orange du macérât de millepertuis ! Et une fois le macérât prêt, il devient un compagnon du quotidien. Pour les petits bobos, les massages, les soins du visage, les rituels du soir. Vous savez ce qu’il contient. Vous savez d’où il vient. Et il n’y a rien de plus rassurant !

L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !

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L'Herboristerie du Dr. Sammut

Cet article a été vérifié par le Docteur en pharmacie et herboriste Paul Sammut.

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