Coriandre : de l’antiquité mystique aux assiettes modernes, l’herbe aux mille visages

La coriandre, Coriandrum sativum, est une plante qui ne laisse personne indifférent. Qu’on l’aime ou qu’on la redoute, la coriandre est indiscutablement une herbe aux racines très profondes, cultivée depuis des millénaires et appréciée aussi bien pour ses vertus médicinales que pour ses qualités culinaires. Derrière ses petites feuilles ciselées et ses graines rondes au goût d’agrumes épicés se cache une plante ancienne, universelle, qui a traversé les continents, les cultures et les âges.

Une herbe millénaire entre Orient et Méditerranée

Originaire du bassin méditerranéen et du Proche-Orient, la coriandre était déjà utilisée dans l’Égypte ancienne. Les anciens Égyptiens l’appréciaient à la fois comme épice, plante médicinale et ingrédient dans les rituels funéraires. Dans la Grèce antique, Hippocrate la recommandait pour ses effets digestifs, et les Romains l’utilisaient pour conserver les viandes, grâce à ses propriétés antibactériennes.

La coriandre était également connue en Inde, où elle entre depuis des siècles dans la composition du fameux mélange d’épices appelé curry. En Chine, on la considère encore aujourd’hui comme un tonique de la longévité. Au Moyen Âge, elle était très prisée dans les monastères, qui l’utilisaient à la fois en cuisine et en médecine. 

À quoi sert la coriandre ?

La coriandre est une plante d’une richesse médicinale impressionnante, que ce soit par ses feuilles, ses graines ou même son huile essentielle. Riche en antioxydants, en vitamines A, C et K, ainsi qu’en minéraux comme le fer, le calcium et le magnésium, elle agit sur plusieurs plans de la santé.

L’un de ses bienfaits les plus connus est son action sur la digestion. Elle soulage les ballonnements, les crampes intestinales et les nausées. Elle stimule les sécrétions gastriques et améliore l’assimilation des nutriments. Les graines, souvent utilisées en infusion ou en décoction, sont particulièrement efficaces pour apaiser les troubles digestifs chroniques.

La coriandre est également reconnue pour son effet détoxifiant, notamment vis-à-vis des métaux lourds. Certaines recherches ont mis en lumière sa capacité à favoriser l’élimination de substances toxiques comme le plomb, le mercure ou l’aluminium, en les liant et en facilitant leur excrétion. Cette propriété en fait une alliée précieuse dans le cadre de cures de purification.

Sur le plan nerveux, la coriandre est relaxante et légèrement sédative. Elle peut aider à calmer l’anxiété légère, les troubles du sommeil ou l’agitation mentale. Son huile essentielle, bien que puissante, est utilisée en aromathérapie pour favoriser la détente et recentrer l’énergie.

La coriandre, une plante médicinale dans l’Antiquité

Oui, et de manière très répandue. En Égypte, en Grèce, en Chine et en Inde, la coriandre figurait parmi les plantes les plus utilisées dans la médecine traditionnelle. On lui attribuait des vertus digestives, calmantes et aphrodisiaques. Elle faisait partie des préparations administrées aux femmes après l’accouchement, aux hommes épuisés par le travail, ou aux personnes souffrant d’anxiété ou de maux d’estomac. Ses graines étaient souvent intégrées dans des mélanges de plantes appelés theriaca ou electuaria, censés prolonger la vie ou renforcer les défenses naturelles.

La coriandre dans les traditions anciennes

Dans plusieurs cultures, la coriandre a été associée à la prospérité, à l’amour et à la fertilité. Dans l’Europe médiévale, on glissait parfois des graines de coriandre dans les dragées offertes lors des mariages, en guise de porte-bonheur. 

En Inde, elle est encore aujourd’hui utilisée dans les cérémonies religieuses et les offrandes, symbole de purification et de protection. On la retrouve également dans certaines pratiques ésotériques, où elle est censée attirer la richesse et favoriser les relations harmonieuses. Sa présence dans de nombreux rituels montre qu’elle a longtemps été considérée comme bien plus qu’un simple condiment.

L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !

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L'Herboristerie du Dr. Sammut

Cet article a été vérifié par le Docteur en pharmacie et herboriste Paul Sammut.

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