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Une plante née de la mer et des larmes
Le nom « romarin » vient du latin ros marinus, littéralement « rosée de mer ». Ce nom poétique fait référence à l’habitat naturel de la plante : les coteaux méditerranéens. Ce nom poétique évoque à la fois son habitat privilégié sur les côtes méditerranéennes et la délicatesse de ses petites fleurs bleues, comparées à des perles d’eau salée déposées par la brume matinale. Mais au-delà de sa beauté, le romarin a toujours été une plante sacrée.
Dans la mythologie grecque, le romarin est lié à la déesse Aphrodite. Selon une ancienne tradition, la déesse serait née de l’écume de la mer, et c’est sur une rive parsemée de romarin qu’elle aurait posé le pied pour la première fois. Depuis ce jour, on dit que le romarin porte l’empreinte de la divinité et que son parfum est une bénédiction.
Les bienfaits du romarin : mémoire, foie, circulation
Le romarin est une véritable pharmacie à lui tout seul. Il est tonique, antioxydant, hépatoprotecteur, circulatoire, digestif et même légèrement anti-inflammatoire. Son spectre d’action est large, et il peut s’utiliser sous diverses formes : en infusion, en huile essentielle, en hydrolat ou en cataplasme.
Sa première vertu, la plus connue, est son effet stimulant sur la mémoire et la concentration. C’est d’ailleurs ce qui justifiait les couronnes de romarin portées par les étudiants grecs.
Mais le romarin est surtout réputé pour son action sur le foie et la digestion. Il stimule la production de bile, favorise la détoxification hépatique et soulage les troubles digestifs tels que les ballonnements, les nausées et les lourdeurs après repas. Une infusion de feuilles séchées de romarin, à consommer après le repas, est un remède simple et efficace.
Le romarin était-il utilisé dans la médecine populaire ?
Oui, le romarin a toujours été un pilier de la médecine populaire, notamment dans les campagnes du Sud de la France, d’Espagne et d’Italie. Il était utilisé sous forme de tisane contre les refroidissements, en macération dans l’alcool pour en faire des lotions tonifiantes, ou encore en infusion pour soulager les règles douloureuses. On disait aussi qu’il renforçait le cœur et la volonté, et certaines grand-mères le conseillaient aux adolescents mélancoliques ou aux convalescents affaiblis. Il était considéré comme une plante « qui redonne goût à la vie », à la fois sur le plan physique et émotionnel.
Pourquoi le romarin est-il lié à la mémoire ?
Le lien entre le romarin et la mémoire remonte à l’Antiquité, et il est aujourd’hui confirmé par la recherche scientifique. Ses composés actifs, notamment le cinéole, ont des effets stimulants sur l’activité cérébrale. Des études récentes ont montré que respirer de l’huile essentielle de romarin pouvait améliorer la mémoire de travail et la concentration. Ce n’est donc pas un hasard si les Grecs de l’Antiquité en faisaient des couronnes pour les écoliers : ils avaient simplement une longueur d’avance sur les neurosciences.
Est-il vrai que le romarin protège des énergies négatives ?
Dans les traditions populaires, le romarin est souvent vu comme une plante protectrice. On en accrochait des rameaux à l’entrée des maisons pour repousser le mauvais œil, on en glissait sous l’oreiller des enfants pour les protéger pendant leur sommeil, et on en portait parfois sur soi pour se prémunir des influences néfastes. Certains bains purifiants incluaient également du romarin pour nettoyer l’aura après un choc émotionnel. Ces usages, même s’ils relèvent du folklore, témoignent de la profonde relation entre l’homme et cette plante qui sent bon le soleil et la sécurité.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
- Paul Sammut, Docteur en Pharmacie & Herboriste
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