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Une racine sacrée depuis l’Antiquité
La valériane est utilisée depuis plus de 2000 ans. Déjà au temps des Grecs et des Romains, elle était considérée comme une plante médicinale majeure. Le médecin Galien la recommandait pour soigner l’insomnie, et Hippocrate la prescrivait pour calmer les troubles nerveux.
Mais c’est au Moyen Âge que la valériane devient une plante centrale dans la pharmacopée européenne. On la retrouve dans les écrits d’Hildegarde de Bingen, figure incontournable de la médecine monastique, qui en vante les mérites pour « l’équilibre du cœur et de l’esprit ». À la Renaissance, elle entre dans la pharmacopée officielle, et au XIXe siècle, elle devient un remède phare contre les crises de nerfs et l’épilepsie.
Une légende célèbre veut qu’elle ait aussi servi au joueur de flûte de Hamelin pour ensorceler les rats — et les enfants — en les attirant hors de la ville grâce à son parfum. Une anecdote curieuse, mais révélatrice de la fascination que la plante exerçait à l’époque. La valériane n’était pas seulement un calmant : elle était perçue comme une plante de passage, capable d’agir sur l’invisible, de guider les âmes et de dompter les esprits.
Les bienfaits de la valériane
La valériane est principalement reconnue pour son action calmante sur le système nerveux central. Elle agit comme un sédatif doux et naturel, sans provoquer de dépendance ni de somnolence excessive au réveil.
Elle est souvent utilisée pour lutter contre l’insomnie, en particulier lorsqu’elle est liée à une tension nerveuse ou à une anxiété passagère. Contrairement aux somnifères chimiques, elle ne perturbe pas les cycles du sommeil et ne provoque pas d’effet de « gueule de bois » au réveil.
Mais ses bienfaits ne s’arrêtent pas là. La valériane apaise également les manifestations physiques du stress : palpitations, agitation, tremblements, tensions musculaires. Elle est utile en cas de nervosité chronique, de surmenage, de fatigue mentale ou de troubles psychosomatiques comme les spasmes intestinaux d’origine nerveuse.
Elle possède aussi une action légèrement antispasmodique, qui permet de soulager les règles douloureuses et certains types de maux de tête liés au stress ou aux tensions. Pour les amateurs de remèdes doux, nous vous proposons les Gouttes de Valériane, disponible sur notre herboristerie.
La valériane dans les rituels médiévaux
Oui, la valériane occupait une place importante dans les rituels de protection au Moyen Âge. On lui prêtait des vertus magiques : placée sous le lit, elle protégeait des mauvais rêves ; suspendue dans une maison, elle empêchait les esprits de pénétrer. Elle était parfois utilisée dans les fumigations pour « apaiser les âmes errantes » ou accompagner les mourants dans un passage paisible. Les herboristes la considéraient comme une plante à la frontière entre le monde visible et invisible.
Pourquoi la valériane était-elle appelée "guérisseuse du cœur" dans les campagnes ?
Dans les traditions populaires, la valériane était souvent surnommée « herbe du cœur » ou « herbe de la paix ».
Cette appellation ne se référait pas seulement au cœur physique, mais aussi au cœur symbolique : les émotions, les peines, les chagrins. Elle était donnée aux personnes tristes, anxieuses, en deuil, ou souffrant de solitude. On disait qu’elle « remet les battements en ordre », une belle image pour décrire son action apaisante sur les palpitations d’origine nerveuse.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
- Paul Sammut, Docteur en Pharmacie & Herboriste
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