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L’histoire fascinante de l’ortie, entre médecine et superstition
Les premiers témoignages de l’usage de l’ortie remontent à l’Antiquité. Les Égyptiens s’en servaient déjà pour soulager les douleurs articulaires et les inflammations. Les Grecs l’utilisaient pour favoriser la digestion et stimuler l’organisme.
Les Romains, quant à eux, avaient une pratique étonnante mais révélatrice : ils se fouettaient les jambes avec des bouquets d’orties pour réchauffer leur circulation et soulager les rhumatismes.
Au Moyen Âge, l’ortie entre dans les jardins de simples, et a été utilisée à la fois pour ses propriétés nutritionnelles — riches en vitamines et minéraux — et pour ses vertus curatives. On la donne aux femmes anémiées, aux convalescents, aux paysans fatigués. En magie populaire, elle est aussi censée éloigner les mauvais esprits et les influences néfastes.
Les bienfaits de l’ortie sur la santé
L’ortie est avant tout une plante reminéralisante exceptionnelle. Elle est particulièrement indiquée en cas de fatigue générale, de carences en fer, de convalescence, ou pour soutenir la croissance chez les enfants et adolescents. Sa richesse en minéraux biodisponibles en fait une alliée des os, des dents, des cheveux et des ongles.
Elle est également diurétique et dépurative, ce qui en fait une plante de choix pour éliminer les toxines accumulées dans l’organisme. En stimulant les reins, elle aide à réduire la rétention d’eau, les œdèmes, et favorise une peau plus nette.
L’ortie est aussi anti-inflammatoire. Elle soulage les douleurs articulaires et les rhumatismes, notamment grâce à ses flavonoïdes et à son effet alcalinisant.
La racine d’ortie, quant à elle, est spécifiquement active sur la sphère urinaire et prostatique. Elle est recommandée dans les cas d’hypertrophie bénigne de la prostate, de troubles urinaires modérés chez l’homme, et en soutien de la vitalité masculine.
Enfin, c’est une plante tonique qui soutient le système immunitaire, l’énergie vitale et la récupération physique. Elle est idéale en cas de fatigue chronique ou de baisse de tonus.
Pourquoi l’ortie est-elle associée à la virilité dans certaines cultures ?
Dans certaines traditions populaires, notamment germaniques, l’ortie est associée à la vigueur masculine.
On croyait qu’en se fouettant légèrement les jambes avec des branches fraîches d’ortie, on stimulait la circulation sanguine et l’énergie sexuelle. Cette pratique, aussi étrange soit-elle, avait une base physiologique : l’irritation légère provoquée par les poils urticants entraîne une dilatation des capillaires, augmentant localement la chaleur et la tonicité.
L’ortie et les rituels médicinaux du Moyen Âge
L’ortie était largement utilisée par les herboristes et les guérisseurs médiévaux. Elle entrait dans la composition de nombreux remèdes contre les fièvres, les abcès, les problèmes urinaires et les affections pulmonaires.
On la mélangeait parfois à la sauge, au thym ou à la camomille pour créer des infusions complexes. Elle était aussi utilisée en bains de siège pour soulager les douleurs menstruelles et en cataplasmes pour extraire les poisons des plaies infectées.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
- Paul Sammut, Docteur en Pharmacie & Herboriste