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La réponse est toute simple et repose sur une chose : la partie de la plante utilisée !
L’infusion est utilisée pour les parties fragiles de la plante : les fleurs, les feuilles, parfois les sommités fleuries. L’idée est de ne pas détruire les principes actifs. On fait bouillir de l’eau à part, qu’on verse ensuite sur la plante et on laisse infuser quelques minutes, à couvert, pour éviter que les composés aromatiques ne s’évaporent. C’est une méthode douce, rapide, idéale pour les tisanes du soir, les plantes calmantes comme la verveine, la camomille ou la mélisse.
La décoction, elle, est réservée aux parties plus dures : les racines, les écorces, les graines, les bois. Ces parties contiennent aussi des actifs très puissants, mais qu’il faut aller chercher plus en profondeur. On met donc la plante dans l’eau froide, on porte à ébullition, puis on laisse frémir pendant 10 à 20 minutes, selon la plante. Ce procédé extrait des principes actifs que l’infusion ne permettrait pas de libérer. C’est le cas, par exemple, du gingembre, de la réglisse ou de la cannelle.
Une autre confusion fréquente : « Quelle est la différence entre une infusion et une tisane ? ». En fait, la tisane est un terme générique, un mot valise qui regroupe toutes les préparations aqueuses de plantes. C’est-à-dire l’infusion, la décoction et même la macération (qui consiste à laisser tremper la plante dans l’eau froide pendant plusieurs heures).
Donc, quand vous buvez une infusion de camomille ou une décoction de thym, vous buvez dans les deux cas… une tisane. On pourrait dire que la tisane est la grande famille et que l’infusion et la décoction en sont les sous-catégories. Ce qui compte, c’est d’adapter la méthode à la plante utilisée. Un bon herboriste ou un bon naturopathe ne vous dira jamais « prenez une tisane de ceci », mais vous expliquera comment la préparer correctement.
Le thé mérite sa place dans cette discussion car on l’associe souvent aux tisanes. Le thé, au sens strict, est une infusion des feuilles du théier (Camellia sinensis). Il contient de la théine, une molécule stimulante identique à la caféine. Le thé est donc un produit spécifique, qui suit des règles précises de récolte, de fermentation, de séchage, selon qu’il s’agisse de thé vert, noir, blanc, etc.
Mais attention : le thé n’est pas une décoction. Ses feuilles sont trop fragiles pour supporter la cuisson prolongée. Une décoction de thé donnerait un breuvage amer, trop chargé en tanins. On prépare donc le thé par infusion courte, souvent entre 2 et 4 minutes. La grande différence, c’est que le thé est stimulant, parfois irritant pour l’estomac, alors que les tisanes (infusion ou décoction) sont généralement relaxantes ou digestives, selon les plantes choisies.
En phytothérapie, on ne parle pas d’inconvénient au sens de danger, mais plutôt de limites d’usage. La décoction est un mode d’extraction très efficace, mais plus contraignant. Il demande plus de temps, une cuisson, une surveillance et parfois un goût plus amer ou plus corsé qui ne plaît pas à tout le monde.
Elle peut également altérer certains composés thermosensibles, notamment les huiles essentielles naturellement présentes dans certaines plantes. Par exemple, une décoction de thym sera très antiseptique, mais moins aromatique qu’une infusion, car une partie de ses huiles essentielles auront été volatilisées avec la cuisson.
Enfin, certaines personnes sensibles ou à la digestion délicate peuvent trouver les décoctions trop puissantes, voire légèrement irritantes. C’est pourquoi je conseille toujours de commencer doucement, avec des petites quantités, et d’observer les réactions du corps. La phytothérapie est un art subtil, basé sur l’écoute et l’observation.
En résumé, la différence entre les différentes tisanes (infusion ou décoction) repose essentiellement sur la partie de la plante utilisée et donc sur le mode de préparation adapté. L’infusion est douce, légère, rapide, parfaite pour les fleurs et feuilles. La décoction est plus puissante, plus profonde, mais demande du temps et une certaine rigueur. Et entre les deux, la tisane est ce moment de pause, de retour à soi, qui fait du bien, que l’on choisisse une verveine du jardin ou une racine d’échinacée.
L’herboristerie, c’est prendre le mal à la racine, mais le plus important c’est de ne pas se planter !
Cet article a été vérifié par le Docteur en pharmacie et herboriste Paul Sammut.
Informations générales Nom latin : Valeriana Officinalis Nom botanique : Valériane, herbe aux chats, petite
Informations générales Nom latin : Prunus AviumNom botanique : cerisierFamille : RosacéesOrigine : Asie Occidentale
Informations généralesNom latin : Cupressus sempervirensNom botanique : cyprèsFamille : CupressaceaeOrigine : Sud-Est de l’Europe
Informations généralesNom latin : Asparagus officinalisNom botanique : Asperge, le balai de l’intestinFamille : AsparagacéesOrigine
Informations générales Nom latin : Betula Alba Nom botanique : Bouleau Famille : Bétulacées Origine
Informations générales Nom latin : Cinnamomum Verum Nom botanique : Cannelle Famille : Lauracées Origine
Informations générales Nom latin : Rosmarinus officinalis Nom botanique : Romarin Famille : Lamiacées
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